Filet bateau : guide expert des maillages indispensables à bord #

Les différents types de filets marins pour bateaux #

Le choix d’un filet de bateau se fait selon l’objectif recherché : pêche, sécurité, rangement ou protection. On distingue plusieurs grandes familles de filets, qui se différencient par leur structure, leur maillage et leurs usages spécifiques.

• Le filet maillant droit se compose d’une nappe rectangulaire tendue verticalement entre des flotteurs et des lests. Très utilisé pour la capture de poissons démersaux ou pélagiques, on le rencontre sur des petits bateaux côtiers et des chalutiers polyvalents. Sa hauteur peut atteindre 10 mètres, il s’installe souvent sur des fonds sablonneux.
• Le filet trémail se distingue par la juxtaposition de trois nappes : deux externes à large maille et une intérieure très fine. La hauteur, très modulable (entre 1 et 4 mètres en général), permet de cibler des espèces comme la sole, le turbot ou le homard. Sa capacité à enfermer le poisson dans une poche le rend particulièrement efficace pour les prises sélectives.
• Le filet combiné intègre les caractéristiques du filet droit sur la partie supérieure et du trémail à la base. Il offre une polyvalence appréciée pour les pêches mixtes : on le déploie sur des navires qui naviguent sur des fonds hétérogènes.
• Le filet dérivant, quant à lui, flotte juste sous la surface, maintenu par des bouées. Ce type est employé notamment pour la capture de poissons migrateurs (comme le saumon ou le maquereau), principalement sur des unités moyennes à grandes. Son usage est encadré pour limiter l’impact environnemental.

Pour la sécurité et l’organisation à bord, on rencontre aussi spécifiquement :

• Le filet de filière, qui s’installe sur les garde-corps des voiliers et bateaux à moteur afin d’éviter les chutes à la mer, notamment pour les enfants ou les animaux à bord.
• Le filet de trampoline, caractéristique des multicoques, conçu pour supporter plusieurs adultes et résister aux UV, aux intempéries et au sel. Sa fabrication utilise souvent du polyamide tressé ou noué, traité anti-UV.

Les matériaux les plus courants demeurent le nylon et le polyester, réputés pour leur résistance à l’allongement et aux agressions marines. Les variantes sans nœuds, de plus en plus utilisées sur les catamarans et pour les filets de filières, offrent un confort non négligeable lors de la manipulation pieds nus ou en usage intensif.

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Choisir la maille idéale selon la pêche ciblée #

La taille du maillage joue un rôle fondamental dans la sélectivité et l’efficacité des filets marins. Adapter la dimension et la forme de la maille selon l’espèce recherchée conditionne la réussite de la pêche, tout en permettant de respecter la réglementation et de préserver les populations.

• Pour la pêche de la lotte ou du bar, en Atlantique, la maille des filets maillants approche souvent les 220 mm, ce qui permet de cibler les adultes et d’éviter la capture de juvéniles.
• En Méditerranée, le filet trémail utilisé pour la sole ou le turbot présente une maille interne de 40 à 60 mm pour la nappe centrale, alors que les nappes extérieures dépassent 200 mm de côté. Cette conception minimise les prises accessoires.
• Les filets pour le crustacé (araignée, tourteau, homard) utilisent des mailles spécifiques (souvent supérieures à 80 mm), limitant efficacement la capture d’espèces non ciblées.

Le respect des règlements locaux (notamment ceux relatifs aux tailles minimales de capture) s’avère obligatoire pour limiter le prélèvement de poissons trop jeunes ou appartenant à des espèces menacées. Les filets performants sont ceux qui parviennent à conjuguer un choix judicieux du diamètre de fil (souvent entre 0,3 et 0,7 mm pour les filets professionnels) avec une solidité répondant à la nature du fond et à la taille des espèces ciblées.

Les astuces pour optimiser le rendement incluent :

• L’utilisation de filets à couleur adaptée au milieu (fonds rocheux, sableux ou vaseux) pour une meilleure discrétion.
• La sélection de filets à mailles losangées ou carrées, selon la mobilité de l’espèce recherchée et le risque d’emmêlement.
• L’association de plusieurs segments de filet différents pour cibler simultanément plusieurs espèces, tout en maîtrisant l’impact sur la ressource.

Installation et entretien : garantir la longévité de son filet à bord #

Installer un filet sur un bateau, qu’il s’agisse de pêche ou de protection, implique la maîtrise d’un ensemble de techniques pour maximiser sa durée de vie et éviter l’usure prématurée. La fixation correcte est déterminante : on emploie systématiquement une corde à plomb pour maintenir le filet au fond et une corde liège pour assurer la flottaison en surface.

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• Pour les filets de filière, la pose doit suivre la ligne de vie du bateau, avec une tension régulière sur toute la longueur. Les extrémités sont arrêtées par des nœuds marins (nœud de pêcheur, nœud plat) et éventuellement des épissures pour les points de charge importants.
• Pour la pêche, la signalisation avec des bouées et pavillons permet la localisation rapide et la démarcation des zones d’exploitation, évitant la perte du matériel ou l’accrochage avec d’autres engins.

Le rangement, souvent négligé, a une influence directe sur la performance du filet. Afin d’éviter l’emmêlement, on préconise le pliage dans des bacs adaptés, ou sur des rouleaux spécifiques pour les grands filets. Le stockage hors soleil, au sec, prolonge la résistance aux UV et à la moisissure.

Les bonnes pratiques d’entretien incluent :

• Un rinçage à l’eau douce systématique après chaque sortie en mer, éliminant le sel et les résidus organiques.
• Un séchage complet à l’abri, évitant la formation de points de faiblesse ou de pourriture.
• Une vérification régulière des mailles, nœuds et points d’attache, avec réparation immédiate des déchirures pour limiter la propagation des dommages.

Filets de sécurité et solutions de rangement à bord #

Au-delà des usages classiques liés à la pêche, les filets répondent à un véritable enjeu de sécurisation et d’optimisation de l’espace sur tous types de bateaux. Les solutions sont nombreuses, chacune devant être sélectionnée selon l’environnement de navigation et la configuration du navire.

• Le filet anti-chute s’installe sur les filières des voiliers et bateaux à moteur, protégeant efficacement contre les chutes accidentelles lors des navigations houleuses. Il s’avère précieux pour les familles et pour les animaux à bord.
• Les filets de rangement, souvent en nylon tressé, permettent de garder à portée de main gilets, cordages, matériel de sécurité ou provisions. On les fixe fréquemment dans la cabine ou sur les cloisons du cockpit.
• Le filet à voile, utilisé sur les voiliers performants, offre un stockage sûr des voiles d’avant ou du spi, évitant leur chute sur le pont par mauvais temps.
• Sur les multicoques, le trampoline de haute résistance devient un espace multifonction : zone de détente, accès technique, lieu de stockage ponctuel lors des manœuvres délicates.

Les matériaux plébiscités pour la sécurité restent le polyamide et le polyester, pour leur résistance mécanique, leur longévité face aux UV et leur facilité de pose. Les critères à considérer pour chaque installation :

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• Des fixations inox ou traitées anticorrosion : gages de durabilité en milieu salin.
• Un maillage assez serré pour garantir la protection sans gêner la visibilité ou l’accès rapide aux équipements d’urgence.
• Des traitements anti-UV et imputrescibles, indispensables pour une utilisation toute saison, sur toutes latitudes.

Réglementations et innovations en matière de filets nautiques #

L’usage des filets marins s’encadre, depuis plusieurs années, par une réglementation de plus en plus stricte, motivée par la nécessité de protéger la faune marine et d’éviter la surpêche. Les professionnels comme les amateurs doivent intégrer ces évolutions pour demeurer en conformité et participer activement à la préservation du milieu.

• Les dimensions minimales et maximales des mailles, le nombre de filets autorisés à bord, leur délai d’immersion et les signalisations obligatoires (bouées, fanions, lampes pour la pêche de nuit) figurent parmi les principales contraintes imposées (application stricte notamment en zones Natura 2000 ou réserves marines).
• Le marquage des filets (numéro d’immatriculation du bateau) doit permettre une identification rapide en cas d’abandon ou de pêche illicite.
• Toute utilisation de filet dérivant est soumise à des conditions très encadrées, beaucoup de régions maritimes interdisant purement et simplement son usage en dehors de campagnes scientifiques contrôlées.

Les innovations technologiques ont fait leur apparition pour limiter l’impact des filets sur l’écosystème maritime, et nous avons observé plusieurs avancées notables ces dernières années :

• Les pingers électroniques, intégrés aux filets, émettent des signaux acoustiques éloignant les cétacés et dauphins pour limiter les captures accidentelles.
• L’emploi croissant de filets biodégradables, principalement en fibre végétale ou synthétique de nouvelle génération, freine le phénomène de « pêche fantôme » (filets perdus continuant à capturer inutilement la faune).
• La mise en place d’applications numériques de gestion des engins déclarés (géolocalisation, identification, renouvellement automatisé des autorisations) facilite l’organisation des campagnes professionnelles et la traçabilité des interventions.

Nous saluons la capacité des fabricants à proposer des alternatives toujours plus performantes, conciliant productivité, protection de la ressource et simplicité d’utilisation pour l’ensemble des usagers.

Optimiser la sécurité et la performance avec le bon filet #

Maximiser le potentiel d’un filet embarqué exige de croiser plusieurs critères : analyse précise du plan d’eau, choix réfléchi des matériaux et du type de maillage, adaptation aux conditions météorologiques et à la taille du navire. Pour ne citer qu’un exemple, le choix d’un filet à maille serrée et sans nœuds sur un catamaran de croisière en Atlantique ou en Méditerranée améliore à la fois le confort des passagers et la résistance face aux chocs de mer.

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• Dans les zones à forte houle ou navigation de nuit, le filet de filière renforce la sécurité de l’équipage, limitant les risques de passage sous la lisse ou de chute accidentelle. Son installation doit demeurer irréprochable, reprise à chaque carénage.
• Pour les sessions intensives de pêche, ajuster le maillage et entretenir rigoureusement son matériel évite les pertes de rendement et les incidents lors du relevage du filet.
• Sur les voiliers de régate, les filets de rangement judicieusement positionnés garantissent l’accessibilité rapide au matériel de sécurité, tout en optimisant l’espace, un atout indéniable lors des manœuvres en équipage réduit.

Nous conseillons ainsi :

• D’opter pour des filets adaptés à l’environnement de navigation (hautes latitudes, tropiques, côtes exposées), en privilégiant des matériaux résistants à l’abrasion et aux rayons UV.
• De prioriser la facilité de mise en œuvre (fixations rapides, démontage simple) pour garantir une intervention efficace en situation d’urgence.
• De tenir compte de la présence d’enfants ou d’animaux à bord : un filet haute densité aux mailles intermédiaires s’avère indispensable pour leur protection sans limiter la vision ou l’accès au matériel.

En conclusion, l’équipement en filets de qualité optimale, leur installation professionnelle et un entretien scrupuleux constituent pour chaque navigateur un investissement immédiat en sérénité, sécurité et performance sur toutes les mers et par tous les temps. À nos yeux, rien ne remplace la vigilance, la formation aux techniques de pose et le choix de produits adaptés à notre usage personnel ainsi qu’aux exigences environnementales de notre époque.